Les régimes à prestations déterminées se portent bien et ont des occasions d’utiliser leur excédent. Ils doivent néanmoins se préparer aux risques à venir : Mercer 

Montréal, le 1er avril 2024

L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite, qui mesure le degré de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) figurant dans la base de données des régimes de retraite de Mercer, s’est établi à 118 % au 29 mars 2024, ce qui correspond à une hausse par rapport au 116 % obtenu au 31 décembre 2023. Le degré de solvabilité est l’une des mesures de la santé financière d’un régime de retraite. Cette santé financière courante fait en sorte que les régimes sont en bonne posture, alors que l’Association canadienne des organismes de contrôle des régimes de retraite (ACOR) doit publier cette année une nouvelle ligne directrice sur la gestion des risques.

Tout au long du premier trimestre, la plupart des régimes ont bénéficié du rendement positif des actifs et d’une diminution des passifs des régimes PD, ce qui a permis aux degrés de solvabilité de gagner en force dans l’ensemble. Les régimes PD qui ont eu recours au levier avec les titres à revenu fixe peuvent avoir enregistré des degrés de solvabilité stables ou meilleurs. Cependant, les promoteurs de régimes ne doivent pas s’adonner à la complaisance. Ils doivent plutôt profiter de cette occasion pour revoir leurs pratiques de gestion des risques et se préparer à d’éventuels événements défavorables sur le plan financier.

D’ailleurs, davantage de régimes PD présentent des degrés de solvabilité supérieurs à 100 % comparativement au début de l’année.

« Les participants des régimes de retraite PD ont sans doute constaté une amélioration soutenue de la santé financière de leur régime au cours du premier trimestre, a déclaré F. Hubert Tremblay, membre du partenariat de Mercer Canada. Le solide rendement des actions et les hausses de taux d’intérêt ont fait en sorte de relever les degrés de solvabilité. »

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L’inflation s’est atténuée au Canada pour atteindre 2,9 % en janvier, un taux inférieur à la limite supérieure de la cible d’inflation de 3 % de la Banque du Canada. De plus, la banque centrale s’attend à ce que l’inflation continue d’avoisiner les 3 % au cours du premier semestre de 2024, avant de diminuer progressivement. Le 6 mars, la Banque du Canada a maintenu sa politique de resserrement quantitatif en gardant inchangé le taux de financement à un jour, soit 5,00 %1. Le 19 mars, les données sur l’inflation canadienne pour février 2024 ont été publiées et ont indiqué que le taux d’inflation s’était établi à 2,8 %2, ce qui a déclenché des spéculations dans le secteur sur la fenêtre de réduction du taux de financement à un jour et le montant de cette réduction.

Alors que le taux de financement à un jour est demeuré le même au cours du premier trimestre, les taux d’intérêt sur les obligations canadiennes à plus long terme ont été supérieurs, à la fin du trimestre, à ceux du début de l’année. En raison de la nature à long terme des régimes de retraite PD, les taux d’intérêt à long terme constituent un risque important pour de nombreux régimes PD. Les parties intéressées pour ces régimes devraient donc continuer de surveiller les taux d’intérêt à long terme sur les obligations canadiennes, ainsi que le taux de financement à un jour.

Si des régimes PD ont la chance de présenter un excédent, il faudrait veiller à élaborer une stratégie efficace quant à l’utilisation de cet excédent. Les congés de cotisations, l’augmentation des prestations et la conservation de l’excédent sont des options courantes dont il convient d’étudier les répercussions financières.

En plus de la stratégie quant à l’utilisation de l’excédent, compte tenu de la vigueur des régimes de retraite PD à l’heure actuelle, du risque d’une baisse des taux d’intérêt au Canada et de la volatilité persistante des marchés, il vaut mieux encore faire preuve de prudence avec les risques des régimes de retraite et examiner si ceux-ci doivent être conservés ou transférés (par exemple, par la souscription de rentes). Bien que bon nombre de régimes de retraite PD priorisent l’achat stratégique de rentes, ils peuvent se doter d’une stratégie de placement personnalisée, qui constitue une solution de rechange durable à la conversion de rentes, même que dans certains cas, il s’agit de la seule solution possible. Un examen régulier de la politique de placement d’un régime de retraite est encore approprié. La portée de ces examens peut être élargie pour tenir compte des convictions en investissement durable.   

En 2024, les régimes de retraite doivent s’attendre à la publication, par l’ACOR, d’une nouvelle ligne directrice sur la gestion des risques des régimes de retraite. La version provisoire la plus récente de celle-ci a fait l’objet d’une consultation en 2023. La ligne directrice provisoire aborde les cadres de gestion des risques des régimes de retraite et comprend des considérations particulières sur des sujets précis comme le risque lié aux tiers (sous-traitance), la cybersécurité, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), l’utilisation de l’effet de levier, les arrangements prévoyant le versement de prestations cibles et la gouvernance des risques de placement3.

« Même si les degrés de solvabilité se sont vraisemblablement améliorés, les régimes de retraite PD canadiens devraient se montrer stratégiques dans leur utilisation de l’excédent d’actifs, faire preuve de fermeté dans la gestion financière de leurs régimes et éviter de tomber dans la complaisance, » souligne M. Tremblay. « Les régimes de retraite PD canadiens devraient profiter de l’occasion pour revoir leurs processus de gestion des risques en prévision de la nouvelle ligne directrice de l’ACOR, ainsi que se préparer à faire face à des situations financières défavorables. Afin d’atteindre leurs objectifs à long terme, les régimes de retraite PD doivent absolument comprendre les risques associés aux variations des taux d’intérêt, la volatilité sur les marchés, l’augmentation de la longévité, la maturité du régime et d’autres risques propres à chaque régime de retraite PD. Et pour établir un plan clair pour l’avenir, ils doivent appliquer des processus appropriés de gouvernance et de gestion des risques. »

Du point de vue des placements 

Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 3,8 % au premier trimestre de 2024. À l’aube de la nouvelle année, les investisseurs sont demeurés confiants dans l’attente d’un abandon anticipé des mesures de resserrement monétaire de la part des banques centrales, après avoir observé récemment des tendances de ralentissement de l’inflation. Toutefois, des données macroéconomiques plus encourageantes que prévu, des données stables sur l’emploi et une inflation persistante au cours du trimestre ont atténué les attentes. Dans cette conjoncture, les actions mondiales ont généré des rendements positifs grâce aux résultats élevés des sociétés, tandis que les marchés des titres à revenu fixe ont chuté en raison d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt. Les marchés mondiaux des actions ont fait preuve de prudence en début de trimestre, mais ont rapidement rebondi en voyant les banques centrales maintenir leurs engagements envers un assouplissement des conditions financières dans la deuxième moitié de l’année. L’économie américaine est demeurée le principal moteur de l’activité économique mondiale grâce à des données sur l’emploi en hausse, à la persistance de la demande des consommateurs et à la vigueur des résultats des sociétés. Le marché américain des actions a atteint son apogée, propulsé par le rendement d’exception des actions des sept magnifiques, soit des sociétés technologiques à très grande capitalisation qui ont bénéficié des avancées en intelligence artificielle.

En revanche, les conditions économiques au Royaume-Uni et dans la zone euro ont connu un début de trimestre légèrement négatif, ce qui reflétait leur faiblesse par rapport aux conditions aux États-Unis. Néanmoins, au cours de la seconde moitié du trimestre, des signes de rebond ont été observés pour le Royaume-Uni et la zone euro, comme en fait foi l’indice mensuel des directeurs d’achat (PMI). Pour le Royaume-Uni, cette conjoncture montre une reprise de l’économie par rapport à la récession théorique survenue l’an dernier. Au sein de la zone euro, ces données représentent la stabilité à la suite d’une période de contraction, alors que la croissance du PIB est demeurée au point neutre et que les ventes au détail ont été inférieures aux prévisions. Au Japon, le Nikkei 225 a atteint un sommet jamais vu depuis 1989, alors que la Banque du Japon a finalement mis un terme au seul plan de taux négatifs au monde et relevé les taux pour la première fois en 17 ans. Les marchés émergents se sont avérés volatils, alors que l’instabilité politique a laissé place à une forte demande des consommateurs à la suite du Nouvel An lunaire en février. À la fin du trimestre, les pays qui composent les marchés émergents se situaient derrière les pays correspondants des marchés développés. 

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Dans l’ensemble, les taux de rendement obligataire ont été négatifs dans un contexte de hausse des taux d’intérêt. Les marchés ont fait preuve d’un optimisme excessif l’an dernier, ce qui a entraîné de fortes remontées, mais aussi faussé les données, car les tendances inflationnistes à l’échelle mondiale étaient positives. On s’attend à ce que la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada fassent preuve de patience : elles doivent exiger davantage de progrès quant à l’inflation et constater des signes concrets de faiblesse économique avant d’envisager des baisses de taux d’intérêt. La position actuelle devrait être maintenue pendant une longue période.  Les produits de base à l’échelle mondiale ont généré de solides rendements au premier trimestre. Les apports les plus importants sont venus des prix de l’énergie et du pétrole, qui ont augmenté en raison d’une diminution de l’offre de l’OPEP et de ses alliés. Dans le secteur de l’immobilier, les FPI ont dégagé des rendements négatifs. De plus, le marché continue de faire face à des vents contraires : rendements et coûts d’emprunt élevés et ajustements constants de la juste valeur.

La majorité des secteurs du marché canadien des actions ont affiché des rendements positifs, à l’exception des FPI, des communications et des services publics. Les secteurs des soins de santé, de l’énergie et de l’industrie ont été les plus performants en raison de la forte demande et de la hausse des prix des produits de base. La croissance du PIB du Canada a été relativement stable et la récente contraction des dépenses en capital sera un élément clé à surveiller à partir de maintenant.  Les pressions inflationnistes se poursuivent, alors que les coûts du logement connaissent les plus fortes augmentations, compte tenu des taux d’intérêt élevés. Les prix des maisons restent élevés, ce qui atténue les améliorations en matière d’abordabilité résidentielle engendrées par de faibles taux hypothécaires.

Les marchés de la dette canadienne ont affiché des rendements négatifs, en raison des espoirs anéantis de réduction anticipée des taux d’intérêt en 2024. La courbe des taux est restée inversée et ceux-ci augmentent sur l’ensemble de la courbe. Le marché des titres à revenu fixe à long terme a enregistré le pire recul, alors que les rendements sont demeurés volatils, ce qui est venu annuler une partie des gains réalisés à la fin de 2023. Les conditions actuelles du marché sont favorables aux investisseurs du secteur du crédit privé, car la demande de capitaux est supérieure à l’offre. Qui plus est, la période prolongée des taux d’intérêt élevés ajoute de l’eau au moulin, ce qui entraîne une augmentation des coûts d’emprunt et une réduction des surplus de liquidités au sein de l’économie. Pour tirer parti de ces conditions du marché, les investisseurs doivent envisager l’avenue du crédit privé. Le dollar canadien s’est déprécié par rapport au dollar américain et à d’autres devises de pays développés au cours du trimestre, ce qui a stimulé les rendements en dollars canadiens de marchés développés autres que canadiens.

« La dette privée permet d’investir dans des entreprises de l’économie réelle et offre une protection tant dans les conditions inflationnistes que désinflationnistes. Les occasions actuelles demeurent intéressantes, compte tenu des rendements à deux chiffres et des protections structurelles accrues permettant de diminuer les niveaux de levier, a déclaré Jean-Pierre Talon, membre du partenariat de Mercer Canada. Le nombre exponentiel de stratégies fait qu’il devient plus difficile de discerner le bon grain de l’ivraie en matière de gestionnaires. Selon nous, la dispersion des rendements entre les gestionnaires est inévitable, d’où l’importance capitale de s’associer avec des gestionnaires de premier plan. »

La Banque du Canada fait toujours preuve d’ouverture quant à une réduction des taux cette année et à la fin du resserrement quantitatif en 2025, mais a maintenu son taux directeur à 5,0 %. La Réserve fédérale américaine a adopté un point de vue semblable, en présentant la possibilité d’une réduction de taux cette année, tout en exigeant des données plus positives qui montrent que l’inflation persistante se dirige de façon soutenue vers la cible à long terme de 2 %. Enfin, la Banque d’Angleterre continue de surveiller les données économiques, car l’optimisme pointe à l’horizon. Elle évite toutefois les signes évidents d’une réduction imminente des taux. 

Indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite

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L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite suit le degré de solvabilité médian des régimes de retraite qui figurent dans la base de données des régimes de retraite de Mercer, soit une base de données qui comprend des renseignements financiers, démographiques et autres sur les régimes de retraite des clients de Mercer au Canada.  La base de données contient des renseignements sur près de 500 régimes de retraite au Canada, dans tous les secteurs d’activité, notamment les secteurs public, privé et celui des organismes sans but lucratif. Les renseignements sur chaque régime de retraite figurant dans la base de données sont mis à jour chaque fois qu’une nouvelle évaluation actuarielle de la capitalisation est effectuée au titre du régime.  

Des prévisions de la situation financière de chaque régime sont établies en fonction de sa plus récente date d’évaluation, ce qui reflète l’accumulation estimative des prestations par les participants actifs, les paiements estimatifs de prestations aux retraités et aux bénéficiaires, une provision pour intérêts, une estimation de l’incidence des changements de taux d’intérêt, des estimations des cotisations de l’employeur et de l’employé (le cas échéant) et des rendements prévus des placements en fonction de la composition des placements visée, en présumant que la composition cible pour chaque régime demeure la même au cours de la période de projection. Les rendements des placements utilisés dans les projections sont fondés sur les rendements indiciels des catégories d’actif spécifiées comme catégories d’actif cibles des régimes individuels (ou qui s’en rapprochent étroitement).   

À propos de Mercer

Mercer croit que l’on peut travailler à façonner un brillant avenir en transformant le monde du travail, en redéfinissant les perspectives de retraite et de placement et en optimisant concrètement la santé et le bien-être de tous. Avec plus de 20 000 employés répartis dans 48 pays, Mercer exerce ses activités dans 130 pays. Mercer est une société de Marsh McLennan (NYSE : MMC), chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, qui compte plus de 85 000 employés et dégage un chiffre d’affaires annualisé de 23 G$. Par l’entremise de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh Guy Carpenter et Oliver Wyman , Marsh McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour de plus amples renseignements, consultez le site mercer.com/fr-ca/. Suivez Mercer sur LinkedIn et X.

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