L’heure est à la transition
Causes et effets des changements climatiques – Que peuvent faire les investisseurs?
Pour prendre des décisions en matière de placement, à court terme comme à long terme, il convient désormais de déterminer si le fait d’offrir des « portefeuilles verts » afin de favoriser la transition vers une économie carboneutre peut contribuer à la gestion des risques et des occasions de placement et à l’atténuation des effets du réchauffement climatique.
Parallèlement, les dommages matériels causés par les changements climatiques – les inondations, les sécheresses et les incendies de forêt extrêmes sont maintenant la norme dans de nombreuses régions – influencent déjà les décisions de placement et d’assurance, et l’on reconnaît de plus en plus l’importance des mesures d’adaptation pour accroître la résilience climatique.
Ce constat met en évidence la nécessité de se doter d’une définition plus vaste de la transition climatique. Cette transition doit aller au-delà de la réduction des émissions afin de tenir compte des enjeux liés aux pertes subies par la nature, aux risques physiques et à la climato-compatibilité. De plus, toute définition devrait également englober l’engagement envers l’économie circulaire et appuyer les principes d’égalité face au développement durable.
Une définition adaptée de la transition
Une définition adaptée de la transition viserait à inclure davantage d’approches en matière de placement qui vont au-delà des cibles de réduction des émissions, ainsi qu’à englober des solutions pour atténuer les risques physiques liés aux changements climatiques et pour s’y adapter.
Les investisseurs fixent généralement des cibles intermédiaires et pour 2050 fondées sur la science. Ces cibles admettent de plus en plus l’importance cruciale du capital naturel dans l’atténuation des risques liés aux changements climatiques et la lutte contre ceux-ci. Nous constatons que les investisseurs sont de plus en plus nombreux à vouloir tenir compte du capital naturel dans le cadre de leurs recherches et de leurs analyses sur les placements en vue de prévenir les pertes subies par la nature et d’élaborer des solutions. L’économie circulaire vient appuyer ces objectifs en incitant les investisseurs à répartir leurs actifs dans des sociétés qui travaillent à la conservation des ressources limitées. Un « budget carbone selon la juste part », soit le budget carbone mondial réparti de manière équitable et juste entre tous les pays, constitue également un élément clé de la transition.
Définition plus vaste
L’infographie ci-dessous présente une vision plus vaste de la transition climatique, composée de cinq questions interreliées. Son processus est itératif pour permettre une meilleure évaluation de la transition.
Transition vers une économie nette zéro
Une approche plus globale permet de porter attention à d’autres enjeux que la réduction des émissions et l’atténuation des risques à ce chapitre pour inclure les risques physiques et la climato-compatibilité, le capital naturel, le soutien à l’économie circulaire et l’application de principes d’égalité et de développement durable à la répartition du capital.
Pour faciliter la transition vers une économie carboneutre, les investisseurs peuvent avoir recours à des outils comme l’outil Analytique de transition climatique de Mercer pour évaluer leur portefeuille. Ils peuvent concentrer leur recherche sur les gestionnaires et les stratégies qui privilégient un large éventail de risques et d’occasions liés à la transition. Les investisseurs peuvent également faire état des progrès réalisés au moyen des cadres fournis par le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) et le groupe de travail sur les informations financières liées à la nature.
Comme le montrent les études de cas, d’autres étapes clés comprennent la prise des décisions de placement suivantes :
- Évaluer la capacité de chaque portefeuille à effectuer la transition.
- Cerner les secteurs qui présentent un risque plus élevé en matière de transition.
- Déterminer les priorités en matière d’engagement.
- Fixer des cibles pour le portefeuille en matière de décarbonation, d’exposition à des solutions vertes conformes à la transition et d’engagement.
- Faire correspondre la répartition du capital avec les conseils du Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité, du GIFCC et du groupe de travail sur les informations financières liées à la nature. Ces étapes doivent être faites lors du choix et de l’évaluation des sociétés dans lesquelles le portefeuille investit en ce qui a trait aux questions sociales et environnementales. Les enjeux relatifs à l’utilisation des ressources, notamment le carbone et les émissions, doivent également être pris en compte.
- Élaborer des rapports qui répondent aux exigences du GIFCC et du groupe de travail sur les informations financières liées à la nature.
- Prendre des engagements en matière de présentation de l’information dans le cadre d’initiatives liées à la carboneutralité, à la nature et à l’économie circulaire.
- Passer en revue les progrès réalisés par les gestionnaires de placement en matière d’atténuation des risques liés au climat, ainsi que des enjeux de climato-compatibilité, de pertes subies par la nature et d’économie circulaire.
- Fixer des cibles pour les sous-portefeuilles.
- Passer en revue les changements que proposent les portefeuilles de référence en matière de durabilité, ainsi que l’harmonisation des portefeuilles d’actions et de titres de créance de référence aux indices liés au climat.
Présidente mondiale, Investissement durable