Des moyens pour les employeurs de combler les écarts d’équité en matière de santé des femmes 

Les femmes ont besoin d’un plus grand soutien de la part de leur employeur en matière de soins de santé, ainsi que de la mise en place d’une culture au sein de laquelle elles se sentent épanouies et en confiance. Notre rapport sur le sondage Santé à la carte 2023 indique que les hommes se portent mieux que les femmes en ce qui a trait à la santé mentale et se sentent davantage en confiance sur le plan psychologique. De plus, ils ont davantage accès aux soins de santé et ont davantage de moyens financiers pour y parvenir.   

Il s’agit là d’un problème sérieux. Les employés, hommes et femmes confondus, affirment que les employeurs doivent impérativement poser des gestes porteurs envers la santé des femmes, que ce soit au moyen de déclarations internes/externes, de rapports ou de mesures concrètes. La santé des femmes s’est même classée au deuxième rang des problèmes les plus cruciaux, après l’obtention d’un salaire décent, alors que 72 % de tous les répondants ont indiqué que cet enjeu était extrêmement ou très important. Nous retrouvons au quatrième rang du classement les intérêts généraux des femmes et l’équité pour celles-ci, une priorité pour 69 % des répondants.

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Les participants au sondage Santé à la carte de MMAS devaient répondre à la question suivante : « Dans quelle mesure est-il important pour vous que votre employeur soutienne fermement les enjeux suivants? »

Voici les résultats : 

  • À l’échelle mondiale, 80 % des répondants, dans une proportion de 78 % d’hommes et de 82 % de femmes, ont indiqué qu’un salaire décent constitue un enjeu extrêmement important ou très important.
  • À l’échelle mondiale, 72 % des répondants, dans une proportion de 70 % d’hommes et de 76 % de femmes, ont indiqué que la santé des femmes constitue un enjeu extrêmement important ou très important.
  • À l’échelle mondiale, ainsi que dans une proportion d’hommes et de femmes, 69 % des répondants ont indiqué que la justice sociale constitue un enjeu extrêmement important ou très important.
  • À l’échelle mondiale, 69 % des répondants, dans une proportion de 66 % d’hommes et de 72 % de femmes, ont indiqué que les intérêts des femmes et l’équité pour celles-ci constituent un enjeu extrêmement important ou très important.
  • À l’échelle mondiale, 66 % des répondants, dans une proportion de 65 % d’hommes et de 67 % de femmes, ont indiqué que les intérêts des personnes handicapées et l’équité pour celles-ci constituent un enjeu extrêmement important ou très important.
  • À l’échelle mondiale, 66 % des répondants, dans une proportion de 64 % d’hommes et de 68 % de femmes, ont indiqué que la diversité, l’équité et l’inclusion constituent un enjeu extrêmement important ou très important.

Comprendre les écarts

Malgré la demande manifeste des employés pour que les entreprises s’occupent de l’équité envers les femmes et de la santé de celles-ci, des écarts importants persistent.

Pour être en mesure de combler ces écarts, il faut d’abord concevoir un régime d’avantages sociaux favorable aux femmes. Il existe des preuves irréfutables qui montrent les nombreuses possibilités en ce qui a trait à l’offre de protections de soins de santé essentiels pour les femmes.  En fait, le sondage a révélé que seulement 55 % des femmes disent pouvoir compter sur des avantages sociaux qui répondent à leurs besoins.

Ce constat joue donc un grand rôle dans le regard que les femmes posent sur les entreprises pour lesquelles elles travaillent. Par exemple, selon les résultats du sondage, seulement 53 % des femmes sont d’accord avec le fait que les dirigeants de leur organisation prennent des engagements pour améliorer la culture, alors que la proportion d’hommes qui sont de cet avis est de 60 %. Moins de la moitié des femmes affirment que leur employeur tient compte de la santé et du bien-être lorsqu’ils définissent les emplois.

La combinaison de ces facteurs crée un environnement dans lequel les femmes ont moins de chances de s’accomplir sur le plan professionnel, comme l’indique le sondage Santé à la carte 2023, qui a compilé les réponses de plus de 17 000 employés. Les employeurs se privent ainsi de belles occasions, car un régime d’avantages sociaux adapté en vue de répondre aux besoins des femmes vient améliorer l’indice de bonheur, de mobilisation et de loyauté de la main-d’œuvre.

Principaux enjeux à régler

Les employeurs peuvent en faire plus pour soutenir les femmes dans quatre domaines clés :

Une proportion de 26 % de femmes ne croit pas être en mesure d’acquitter les frais liés à des soins de santé dont elles ou des membres de leur famille pourraient avoir besoin, alors que cette proportion atteint 18 % chez les hommes. À l’heure actuelle, les programmes d’avantages sociaux sont axés sur les cadres supérieurs et les employés dont le revenu est élevé. Toutefois, les employeurs peuvent renverser la tendance en veillant à ce que l’ensemble de leur main-d’œuvre ait accès à des protections de soins de santé, notamment les employés à faible revenu et à temps partiel, dont beaucoup sont des femmes.

La moitié des femmes avouent subir du stress dans leur quotidien, alors que cette proportion est de 44 % chez les hommes. Ce résultat n’est pas étonnant, puisque 69 % des femmes indiquent prendre soin d’un proche. Mais un autre résultat du sondage est plus inquiétant encore : 55 % des femmes disent avoir travaillé alors qu’elles n’allaient pas bien sur le plan mental au cours de la dernière année. Cette donnée est probablement influencée par le fait que bien des femmes doivent composer avec leurs responsabilités professionnelles et personnelles. Le coût élevé des soins de santé mentale, leur accessibilité et les temps d’attente ne permettent pas de répondre aux besoins des employés à cet égard. Afin de régler ces problèmes, les employeurs peuvent passer en revue l’offre des programmes d’avantages sociaux et des programmes d’aide aux employés (PAE) en matière de santé mentale pour s’assurer que les employés obtiennent une bonne protection. Cette protection doit comprendre l’accès à des consultations en personne ou en ligne, ainsi que des services de soutien pour les enfants neurodivergents. Il faut aussi faire preuve de souplesse pour que les employés puissent se rendre à des rendez-vous pour les personnes dont ils s’occupent.

Les résultats de notre sondage montrent que les besoins des femmes en matière de santé reproductive sont loin d’être satisfaits, et ce, à toutes les étapes de leur vie. En effet, il existe un écart colossal entre les avantages sociaux que les femmes veulent obtenir et ceux qui sont offerts par les employeurs. Les avantages sociaux les plus utiles en santé reproductive (selon les répondantes) sont le dépistage du cancer à titre préventif (51 %), du soutien à la ménopause (47 %), du soutien en matière de fertilité (40 %), ainsi que l’accès à la contraception et une protection à cet égard (39 %).

Les femmes déclarent être moins en mesure que leurs collègues masculins de donner leur opinion sans crainte de représailles (54 % contre 62 %). De plus, elles ont davantage le sentiment qu’elles ne peuvent pas être elles-mêmes, sont moins à l’aise de discuter d’enjeux de santé mentale avec leurs gestionnaires et ont plus tendance à travailler lorsqu’elles ne se sentent pas bien physiquement. Ce constat indique un problème de culture et de message véhiculé par la direction. À la question sur les causes possibles d’épuisement professionnel qui sont liées au travail, les femmes ont répondu : pressions au travail (59 %), faiblesse de l’équipe de direction (40 %) et culture toxique (39 %). La résolution de ces problèmes devrait donc être une priorité pour toutes les entreprises.
Source : Mercer Marsh Avantages Sociaux. Santé à la carte 2023.

Mesures à prendre pour réussir à combler l’écart

Les femmes sont confrontées à des problèmes de santé particuliers et se sentent trop souvent invisibles aux yeux des employeurs. Elles estiment que leur employeur pourrait en faire plus au moment de définir les emplois et les régimes d’avantages sociaux, afin que ceux-ci leur conviennent davantage. Nous voyons là un énorme potentiel pour les employeurs de changer les choses concrètement dans la vie des femmes qui travaillent pour eux, ce qui s’avérera précieux pour elles. 

Voici quatre étapes clés pour combler les écarts en matière de protection de soins de santé pour les femmes :

  1. Comprendre la perception des femmes de votre programme actuel
    Votre offre répond-elle à leurs besoins? Où se situent les écarts? Apprenez à connaître vos employés et ce qui compte pour eux.
  2. S’occuper de vos employés qui sont des proches aidants
    Pour ce faire, passez en revue les protections qui s’appliquent particulièrement aux proches aidants, notamment les subventions pour les soins des enfants et des adultes, l’orientation vers des ressources, des solutions de santé numérique pour les enfants et l’admissibilité aux prestations pour les membres de la famille élargie, comme les parents. 
  3. Adapter les régimes d’avantages sociaux pour que les besoins des femmes en matière de santé soient comblés à toutes les étapes de leur vie
    Le régime devrait tenir compte des enjeux de santé universels suivants : cancer, santé maternelle, violence perpétrée contre les femmes, santé sexuelle et reproductive et maladies non transmissibles.
  4. Mettre l’accent tout particulièrement sur le bien-être mental et la sécurité sur le plan psychologique
    Il faut mettre en place une « culture d’empathie » au sein de laquelle les responsables appliquent des principes d’ouverture et en font la promotion, et montrent qu’ils sont prêts à écouter.
Les employeurs et les concepteurs de régimes d’avantages sociaux doivent dorénavant faire de l’essor des femmes sur le plan professionnel une priorité. Et ils doivent absolument se doter d’une main-d’œuvre pleinement inclusive.
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