Enquête annuelle Mercer France sur les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) et la Prime de Partage de la Valeur (PPV) 2023
France, 19 juillet 2023
Priorité numéro 1 des entreprises : maintenir le pouvoir d’achat de leurs salariés
Paris, le 19 juillet 2023 – Mercer, cabinet de conseil en Gestion des Talents, Santé et Prévoyance, Retraite et Investissement, dévoile aujourd’hui les résultats de la 11ème édition de son enquête annuelle dédiée aux Négociations Annuelles Obligatoires et à la Prime de Partage de la Valeur*.
Le contexte d’incertitude a conduit les entreprises françaises à entamer leurs discussions autour des NAO plus tôt qu’en 2022. En effet, la forte inflation qui court depuis plus d’un an, les conflits en Europe et les crises croissantes dans les secteurs de l'alimentation et de l'énergie ont poussé les directions des ressources humaines et leurs dirigeants à se saisir du sujet dès le mois de septembre 2022, avec en ligne de mire l’objectif de trouver des solutions pour remédier à la baisse importante du pouvoir d'achat des salariés.
Ce qu’il faut retenir
- À fin mars 2023, 87% des entreprises avaient finalisé leurs NAO (elles étaient 86% à la même période en 2022).
- L’enveloppe dédiée aux augmentations du salaire de base prévue pour 2023 a beaucoup augmenté tout au long de la période d’enquête (de novembre 2022 à mars 2023) pour atteindre un niveau médian de 4,95% intégrant une médiane pour les augmentations générales qui atteint 3% en 2023 (elle était de 1,1% en 2022 et de 0,8% en 2021) et une médiane pour les augmentations individuelles qui atteint, quant à elle, 2% malgré le fait qu’elle ait diminué tout au long des mois de l’enquête (elle était de 1,4% en 2022).
- De plus en plus d'entreprises incluent une clause de revoyure dans leurs NAO. Ce taux a doublé par rapport à l'année dernière, avec 21 % en 2022-23 versus 11 % en 2021-22.
- Les budgets pour 2024 devraient a priori rester inchangés par rapport à ceux de 2023, soit 4,95%. Mais l’évolution de la situation économique et de l’inflation sur le second semestre obligeront peut-être les entreprises à venir ajuster ce chiffre.
Les budgets des NAO 2022 avaient été légèrement révisés à la hausse par les entreprises
Dans l’enquête 2021-2022 de Mercer, l’augmentation salariale médiane s’élevait à 2,8%. En 2023, 23% des entreprises déclarent avoir finalement révisé leur budget en milieu d’année, augmentant le budget médian final de 0,2 point à 3%.
Malgré tout, ces révisions de budget n’ont pas pu couvrir l’inflation qui a été beaucoup plus élevée sur cette période que ce qui avait été anticipé avec 5,2%.
Les NAO 2022-23 caractérisées par une anticipation des discussions et par des augmentations générales en hausse
Cette année, toutes les entreprises déclarent avoir approuvé un budget pour des augmentations salariales en 2023.
Ces budgets ont augmenté tout au long de la période de l’enquête et varient fortement d’une entreprise à l’autre, allant de 2,8% au minimum à 8% au maximum avec un niveau médian à 4,95% à fin mars (contre 2,8% en 2022 et 1,41% en 2021).
« Dans l’ensemble, malgré de gros efforts, les entreprises n'ont pas pu combler les niveaux d'inflation élevés en 2022. Dans ce contexte, et sans surprise, les budgets d'augmentation prévus pour 2023 sont significativement supérieurs à 2022. De plus, les sociétés n'ont pas hésité à élargir leurs panoplies d'instruments pour minimiser la baisse du pouvoir d'achat des salariés, en utilisant notamment la Prime de Partage de la Valeur (PPV) et/ou en augmentant la contribution employeur aux éléments de santé/prévoyance ou tickets restaurant », analyse Cyrille Bellanger, Directeur du Conseil en Rémunération, Mercer France.
Les enveloppes d’augmentations générales atteignent quant à elles un niveau beaucoup plus élevé cette année avec 3% en médiane à fin mars 2023 ; un chiffre beaucoup plus élevé qu’en 2022 avec 1,10%. La raison principale de cette forte hausse est à nouveau de compenser l'inflation. De plus, ces augmentations générales ont été accordées par la plupart des entreprises à tous les salariés, à l’exception des cadres supérieurs et des dirigeants, contrairement aux années précédentes où elles étaient réservées aux salaires les plus bas.
En revanche, le budget des augmentations individuelles a diminué au fil des mois de négociation, au profit des augmentations générales, tout en restant supérieur à celui de 2022 avec 2% en médiane en 2023 versus 1,4 % sur la période 2021-22. Cette baisse a été compensée par un pourcentage alloué au mérite élevé, en majeure partie pour des raisons de rétention de talents, qui reste une priorité pour bon nombre d’entreprises. Par ailleurs, à l’image des pratiques de l’année passée, les augmentations individuelles ont été consacrées en
Dans la continuité de 2022, les NAO 2023 ont poussé les entreprises à prendre à leur charge certains coûts pour minimiser l’impact de l’inflation
Cette année, deux tiers des entreprises déclarent saisir l'occasion d'inclure dans la négociation annuelle des éléments supplémentaires autres que l'augmentation de salaire. Ils concernent notamment les postes suivants : augmentation de la couverture des frais de transport, indemnités de carburant, augmentation du budget du CSE (Comité Social et Économique), indemnités d'éloignement, augmentation de la contribution aux tickets restaurant, prise en charge par l'employeur d'une partie des coûts des soins de santé, et des programmes sociaux ou encore équité hommes / femmes.
Camille Mosse, Directrice Technique et Offre, Mercer Marsh Benefits France, le constate également sur le poste Santé & Prévoyance : « Dans un contexte d'inflation médicale et de transfert des dépenses de la Sécurité sociale vers les complémentaires santé qui s'intensifie, la maîtrise des tarifs des contrats d'assurance santé est également un challenge pour les entreprises. Pour conserver une couverture de protection sociale de qualité, tout en préservant le pouvoir d'achat, Mercer estime que l'employeur doit se faire accompagner pour déployer une stratégie de maîtrise des risques efficace. Cette stratégie doit avoir deux objectifs : améliorer la santé des collaborateurs et amener les salariés vers une consommation "responsable" des dépenses ».
La Prime de Partage de la Valeur (PPV) plébiscitée par les entreprises
49% des entreprises déclarent souhaiter verser une PPV à leurs salariés en 2023 et 19% prévoient de le faire même si la décision n’a pas encore été entérinée. Le montant médian annoncé est de 800 euros, allant d’un minimum de 500 à 1000 euros.
Cette PPV est généralement accordée en fonction du niveau de salaire à tous les employés éligibles (trois fois le salaire minimum), et conformément aux règles d'exonération d'impôt.
Pour cette 11ème édition consacrée aux NAO, Mercer a interrogé un panel de 142 entreprises implantées en France (DRH et de Responsables Rémunération & Avantages Sociaux) sur une période allant de novembre 2022 à mars 2023, par le biais d'un questionnaire en ligne et d'entretiens individuels.Cette édition 2022-2023 est construite sur la base des retours d'entreprises appartenant à une large gamme d’industries, domiciliées sur le territoire français, de tailles et de secteurs d’activité divers, mais aussi sur des fonctions de périmètres variés : mono-site, multi-sites, etc...