Enquête annuelle sur les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) et la Prime de Partage de la Valeur (PPV) 2023-2024  

Négociations Annuelles Obligatoires 2022-2023 Rapport annuel - 12ème édition

Après des négociations tendues lors de la période 2022-2023, marquée par une pression inflationniste et des propositions d'augmentation salariale médianes qui ne couvraient pas entièrement la hausse des prix, les entreprises ont connu des négociations plus paisibles lors de la période 2023-2024.

Elles ont réussi à anticiper les attentes de manière plus efficace en proposant dès le début des taux salariaux supérieurs ou égaux à l'inflation, qui était en décroissance. Cette approche a favorisé un dialogue social amélioré et explique la diminution du nombre de procès-verbaux de désaccord.

 

Que faut-il retenir ? 

  • À fin mars 2024, 93% des entreprises avaient finalisé leurs NAO (elles étaient 87% à la même période en 2023). Seules 18% des NAO ont été finalisées sur un PV de désaccord.
  • L’enveloppe dédiée aux augmentations du salaire de base prévue pour 2023 a légèrement diminué tout au long de la période d’enquête (d’octobre 2023 à mars 2024) pour atteindre un niveau médian de 4,50%. Le budget d’augmentation varie fortement d’une entreprise à l’autre avec un minimum de 1,5% et un maximum de 7%.
  • Toutes les entreprises interrogées (226) ont accordé une augmentation générale exclusivement à leur population non-cadre. Le budget d’augmentations individuelles a légèrement diminué au fil des négociations, néanmoins il ne cesse d’augmenter ces dernières années en raison de la difficulté à retenir les talents.
  • Cette année, le niveau d’augmentation générale médiane est redescendu à 1,50%, après une année 2023 atypique où il était à 3% pour compenser la forte inflation. En2024, ce niveau reste néanmoins supérieur aux années 2021 (0 ,80%) et 2022 (1,10%).
  • Au fil des années, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à inclure dans les NAO des éléments supplémentaires : augmentation de la contribution des tickets restaurants, accords d’intéressement, formations, …
  • En 2024, seules 19% des entreprises interrogées envisagent de verser la Prime de Partage de la Valeur en 2024, contre 68% l’année dernière (mais seulement 39% l’ont réellement versée). Ceci est lié à un traitement fiscal moins favorable, ainsi qu’à la baisse de l’inflation qui se traduit par un besoin moins pressant de pallier la baisse du pouvoir d’achat.
  • Les projections budgétaires de l’année prochaine devraient être légèrement inférieures à celles de cette année.

En conclusion, on constate une amélioration des négociations salariales, avec une anticipation plus efficace des attentes des entreprises. Les budgets d'augmentation varient d'une entreprise à l'autre, mais les augmentations individuelles continuent d'augmenter en raison de la difficulté à retenir les talents. Les projections budgétaires pour l'année prochaine sont légèrement inférieures, et les entreprises incluent de plus en plus d'éléments supplémentaires dans les négociations salariales. Moins d'entreprises envisagent de verser la Prime de Partage de la Valeur en raison de facteurs fiscaux et de la baisse de l'inflation.

« Les entreprises ont anticipé les attentes en proposant, dès le début des négociations, un taux supérieur ou égal à l’inflation, elle-même en décroissance, ce qui a conduit à un dialogue social plus apaisé que l’année dernière ; en témoigne la baisse du nombre de procès-verbaux en désaccord. Elles ont aussi privilégié cette année une approche plus sélective des augmentations salariales, pour tenir compte de la guerre des talents. » 
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